Noël du Fail

Noël du Fail

Noël du Fail

Du FAIL, contrairement à Rabelais, n’a pas laissé à la postérité de représentation de lui. Nous en sommes réduit à des conjectures quant à son aspect physique. Cependant dans quelques passages de ses Contes et Discours, il se laisse entrevoir, et même ne rechigne pas à brosser de lui un tableau assez précis. A travers la peinture qu’il fait de lui-même, il nous semble bien proche de ce fier gentilhomme du XVIème siècle…
Aussi, si vous en êtes d’accord, pourrions nous unir cette représentation à son évocation…

Comme le remarque Emmanuel Philipot « aucun écrivain ne s’était décrit avec autant de minutie », (Montaigne ne se peindra dans ses Essais qu’en 1580), « et aucun satirique à ma connaissance, n’a aussi bien renseigné la postérité sur les concomitants physiques de ses indignations vertueuses ».
Du Fail qui n’avait pas encore la trentaine à la publication des Baliverneries, lui « qui n’avoit jamais l’oeuil en un lieu, ains inconstant et vague… », est comparé par Lupolde à un singe perpétuellement en fièvre…et lui-même s’identifie à un singe gambadant devant une tortue…

Sur le plan physique, il se montre piaffeur et même un peu fat, « godronné »comme un muguet du jour, avec sa barbe soignée qu’il «contourne », ses moustaches « cordées », qu’il file quand il est mécontent, sa cape qu’il relève d’un geste noble, son petit chapeau à plumes, son pourpoint rembourré, sa démarche affectée et traînante « à hanche deslouée », ses façons goguenardes et ses répliques sèches et mordantes, surtout à l’endroit de Lupolde.
Evoquant le Panurge de Rabelais, faisant par certains côtés penser à l’Alceste de Molière, cet Eutrapel, nom grec qui signifie « plaisant, enjoué », séducteur, « il sçavoit gaingner toutes manières de gens par une grace qu’il avoit, oultre le naturel des hommes », se révèle attachant par bien des aspects.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.